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Libération

Un financement bancal

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Les différentes taxes prévues ne compensent pas les pertes que devrait subir le service public.
publié le 26 juin 2008 à 4h03

Il aura bien fallu quatre mois de commission Copé pour en arriver là : au point de départ. C'est-à-dire à la solution de financement préconisée par Nicolas Sarkozy dès le 8 janvier et l'annonce tout à trac de la suppression de la publicité sur France Télévisions. Soit un panachage entre une taxe sur les recettes pub des chaînes privées et une autre sur le chiffre d'affaires des opérateurs télécom et fournisseurs d'accès à Internet. Seul aggiornamento : la fin de la pub sera progressive. D'abord, dès le 1er janvier 2009, les réclames auront disparu après 20 heures, ce qui représente 450 millions d'euros à compenser. Et dans un deuxième temps, après 2012, les publicités seront interdites des écrans du service public, soit 650 millions d'euros de perte par an.

Le gros des 450 millions d'euros devra donc venir, a décidé Nicolas Sarkozy, d'une taxe de 0,9 % sur les télécoms et Internet. Le faramineux pactole de ce secteur - 43 milliards d'euros - permettra de rapporter près de 380 millions d'euros chaque année. Le reste, soit quelque 80 millions d'euros, doit provenir des chaînes privées. Problème : ni les uns ni les autres ne sont prêts à mettre la main à la poche. Ils pourraient d'ailleurs bien se trouver un allié de choix avec la Commission européenne, particulièrement regardante avec les nouvelles taxes (lire page suivante). Et quand bien même les taxes passeraient comme lettre à la poste, elles n'assureront pas un financement stable à France Télévisions, dont la bourse dépend