Envoyé spécial à Lunéville A Lunéville (Meurthe-et-Moselle), le château est en cours de réfection et l'armée pourrait faire défection. C'est en visitant le premier que l'on comprend l'importance des seconds dans l'histoire de cette ville de 20 000 habitants à une trentaine de kilomètres de Nancy, qui a pris de plein fouet l'annonce récente des restructurations militaires. Dans l'ancien mess des officiers, les murs sont décrépis, le plâtre part en lambeaux, laissant entrevoir des poutres noircies. On distingue encore les noms peints en lettres brunes de quelques généraux: De Courson de la Villeneuve (1940), Chauveau de Bourdon (1893). Mais aujourd'hui, les militaires seraient en sursis.
Affichettes. Longtemps, Lunéville a été tournée vers l'Est avec ses régiments positionnés contre l'ennemi allemand. Aujourd'hui, elle scrute inquiète en direction de Paris, qui envisage de lui retirer sa dernière garnison, le 53e régiment de transmission (53e RT). Devant la caserne, un panneau d'affichage déroulant égrène un message : «Monsieur le président, les Lunévillois vous demandent de maintenir une présence militaire forte à Lunéville.» Ailleurs, les affichettes fleurissent sur les vitrines des commerces : «Oui au maintien des militaires sur Lunéville.» Et la ville n'en finit pas de refaire ses comptes dans l'hypothèse du départ des 950 militaires du 53e RT : «Avec leurs familles, ils représentent près de 3 000 personnes, estime Jean-Marie Poirot sur le pas de son sa