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Libération
Portrait

Les tactiques de l'ecclésiastique

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John Sentamu, 58 ans, anglais d'origine ougandaise, archevêque d'York, numéro 2 de l'église anglicane.
publié le 30 juin 2008 à 4h05

De notre correspondante à Londres. Vêtu d'une combinaison rouge et d'un drôle de bonnet, voilà l'archevêque d'York qui s'élance d'un avion à 3 660 mètres du sol. Vendredi 6 juin, John Sentamu, deuxième dans la hiérarchie de l'Eglise d'Angleterre et premier archevêque noir de son histoire, accomplissait un saut en parachute pour soutenir la cause des familles de soldats blessés ou tués en Afghanistan. Mission accomplie : après le saut, 75 000 livres (95 000 euros) atterrissaient dans les caisses de l'organisation caritative.

Provocateur pour certains, courageux pour d'autres, l'homme de 58 ans a multiplié les coups médiatiques depuis son débarquement à la tête de l'archevêché d'York, en 2005. En décembre 2007, il coupait en morceaux son col romain de plastique blanc en direct à la télévision. «Parce que je suis anglican, c'est ainsi que je m'identifie en tant qu'homme du clergé. Vous savez ce que Mugabe a fait ? Il a pris l'identité des gens et l'a littéralement mise en pièces [.]. En ce qui me concerne, à partir de maintenant, je ne porterai plus de col romain jusqu'au départ de Mugabe.» Quelques mois plus tôt, il plantait une tente dans sa cathédrale et entamait une semaine de grève de la faim en solidarité avec les victimes de la guerre au Liban. Toutes les causes sont les siennes.

Il faut dire que la vie de John Sentamu s'est forgée, depuis toujours, au fer de la résistance. Né en Ouganda, sixième d'une famille de 13 enfants, il étudie le droit et devient avo

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