Bruno Marzloff, sociologue, anime Chronos, un cabinet d'études travaillant sur les problématiques de mobilités et de déplacements.
Quel est votre avis sur le projet d'autopartage Autolib' ?
L'autopartage est une très bonne initiative avec sa logique d'amélioration du taux d'optimisation de la voiture. Autolib' est donc un beau projet, mais une série de questions se pose : les voitures sont un système lourd, encombrant, qui pose des problèmes logistiques. Et on ne sait pas encore faire un modèle fiable de voitures électriques. Mais, comme le Vélib', Autolib' peut contribuer à une nouvelle organisation de la mobilité urbaine où les citadins jouent de la farandole des transports. Cela répond à des besoins de flexibilité, liés à des modes de vie beauplus souples.
Quel bilan tirez-vous de la première année de Vélib' ?
Depuis longtemps, les Français rejettent la voiture en ville. Ils cherchaient une vraie alternative qu'ils ont trouvée dans ce système. Vélib' arrive à un moment intéressant. Les problèmes d'embouteillages, de stationnement et l'augmentation du prix de l'essence sont une conjugaison de contraintes qui ont contribué au succès de Vélib'. La nécessité a fait loi. De plus, cela a créé une catégorie de transports jusqu'ici inconnue, mêlant le public à l'individuel. C'est aussi un cercle vertueux. La croissance du marché des vélos de ville a explosé avec + 35 % d'achats en 2007. Vélib' a révélé quelque chose, il y a une vraie visibilité mondiale. Les étrangers parlent du «