De notre correspondant à Washington. Javier Rodriguez, un ingénieur qui habite Alexandria en Virginie, a acheté son énorme pick-up Ford F-150 voilà deux ans. Depuis que le prix de l'essence approche les 5 dollars le gallon (0,84 euro le litre) autour de Washington, il n'a qu'une idée en tête : s'en débarrasser pour acheter une voiture qui consomme deux fois moins. Mais c'est devenu tâche impossible. Quatre des cinq revendeurs qu'il est allé voir ont refusé de lui reprendre, tandis que le dernier lui offrait un tiers du prix côté. «Alors pour l'instant, je suis obligé de le garder», se résigne l'ingénieur, qui dépense 320 euros par mois en essence.
Personne ne sait si l'industrie automobile américaine avait anticipé la hausse du prix du baril de pétrole brut. Mais elle n'avait certainement pas prévu que les Américains remettraient pour autant en cause leur histoire d'amour avec les sports utility vehicules (SUV), ces gros 4x4 dont la cylindrée atteint 5 600 cc et qui consomment de 15 à 25 litres aux 100 km. Il est vrai qu'après tout, aux Etats-Unis, l'essence coûte en moyenne 75 centimes d'euro le litre, deux fois moins cher qu'en Europe. Mais c'est déjà beaucoup trop : lorsqu'en début d'année le prix du gallon (3,8 litres) a dépassé les 4 dollars, un seuil psychologique a été franchi.
Tiroir-caisse. Depuis, les trois géants américains de l'automobile - General Motors, Ford et Chrysler - bradent leurs mastodontes et font leurs comptes. Ford vient d'annoncer que s