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Libération
Interview

«L'image de la voiture se dégrade»

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Patrick Pélata, directeur adjoint de Renault, expose les mutations du marché de l'automobile.
publié le 28 juillet 2008 à 4h26

Directeur général adjoint de Renault, en charge du plan et des produits, Patrick Pélata avait accompagné Carlos Ghosn chez Nissan entre 1999 et 2002. Il revient sur la nature et les conséquences de la crise automobile mondiale.

L'industrie automobile est-elle en train de vivre la fin d'un monde ?

Elle est d'abord en train de vivre une crise économique profonde, comme je n'en ai jamais vécu dans ma carrière. Avec une récession d'une rare violence aux Etats-Unis : en quatre ans, le nombre de véhicules vendus est passé de 17 millions à 14 millions. En Europe, on assiste à une baisse de ventes de - 30 % en Espagne, - 20 % en Italie. Tout laisse à penser que la crise économique va s'aggraver dans les mois qui viennent. Et c'est pour cela que Renault vient d'annoncer un plan d'économie sur ses coûts de structure.

Mais il y a dans cette crise des ingrédients structurels.

Bien sûr. Personne aujourd'hui ne défend l'idée que la hausse du prix du pétrole va s'arrêter. Aux Etats-Unis, cela se traduit par un abandon brutal des grosses voitures de type SUV [Véhicule utilitaire sport, ndlr] ou 4 x 4 et son remplacement par des petites voitures plus économes en pétrole. Cette tendance va s'installer dans le long terme. Et elle pose une question à toute l'industrie automobile: que faire pour que la demande en pétrole des voitures ralentisse ? L'autre prise de conscience concerne évidemment le réchauffement climatique. Avec la mise en place de politique de taxation du CO2 et d'incitation f