La décision de la cour d'appel de Versailles de remettre en liberté Marina Petrella est d'abord une bonne nouvelle sur le plan humain. Cette femme de 54 ans était en train de se laisser mourir dans des conditions qui ne faisaient pas honneur à la France. Elle va pouvoir être soignée dans un cadre hospitalier normal. Elle y a droit.
Derrière cette décision, intervenue après une demande expresse du parquet, se profile peut-être une sortie en douceur de l'impasse dans laquelle s'est mis l'Etat français après la décision de Nicolas Sarkozy d'extrader l'ex-membre des Brigades rouges.
On sent bien depuis quelques semaines que le gouvernement est divisé sur le sort à lui réserver. Et l'attitude ambiguë du chef de l'Etat qui demande à Silvio Berlusconi d'intervenir en faveur de la grâce de Marina Petrella tout en annonçant sa décision de l'extrader montre que ce dossier pourrait évoluer en faveur de l'ex-brigadiste.
En revenant sur la doctrine Mitterrand, qui offrait l'asile en France aux brigadistes ayant rompu avec leur passé, Nicolas Sarkozy a peut-être fait plaisir à une partie de son électorat, mais il a aussi rouvert des dossiers qui n'avaient pas besoin de l'être.
Ces dossiers concernaient des activistes ayant certes participé à la folie meurtrière des Brigades rouges (rappelons que Libération a condamné leur dérive criminelle dès 1978) mais, après ces années, il fallait savoir tourner la page.
Quel besoin avait-on de faire du zèle en voulant livrer Marina Petrella en 2008