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Interview

«On peut entrer dans une logique de soins»

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publié le 6 août 2008 à 4h32

Frédéric Rouillon, professeur de psychiatrie à l'université Paris-V, est le chef du service clinique des maladies mentales et de l'encéphale à Sainte-Anne à Paris, où Marina Petrella a été hospitalisée. Il avait accepté sa venue à la condition qu'elle ne soit plus soumise aux impératifs de l'incarcération.

Quel effet peut-on espérer de cette remise en liberté ?

La levée d'écrou est un pas vers l'amélioration des soins et la collaboration de la patiente et du médecin. Ainsi, une alliance thérapeutique peut se nouer. Il est toujours plus facile de soigner quelqu'un avec lui, que malgré lui. Même s'il est évidemment difficile de soigner une personne qui se laisse mourir. La levée d'écrou permettra à Marina Petrella de se faire soigner librement, avec son consentement. C'était d'ailleurs la condition pour son maintien dans nos services. Cette décision qui, je crois, vient du plus haut sommet de l'Etat permet à la médecine d'être respectée. Et à Marina Petrella d'accepter les soins.

Quelles étaient les conditions de son hospitalisation ?

Nous étions hors du cadre légal. La présence de la police était une gêne. Ici, à Sainte-Anne, il n'y a pas - normalement - de présence policière : certains malades ont fait des «suppositions» aux frontières de la réalité. Certains policiers ont fait du zèle et demandé les papiers des infirmières, fouillé les sacs. Jusqu'à présent, Marina Petrella refusait tout traitement antidépressif. C'était une fin de non-recevoir. Elle s'enfermait dans un état dé