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Libération
Éditorial

Respect

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publié le 7 août 2008 à 4h32

60 % des Français ont la chance de partir en vacances : dans leur famille pour la plupart, en camping, en hôtellerie. ou à l'étranger. Chez ces derniers, la tentation est grande, alimentée par la machine à rêves des tour- opérateurs, de se muer en hyperconsommateurs. Packages à tarifs tout compris, formules club en site clos, forfaits à prix écrasés. ici, comme dans le reste de l'économie marchande, le vacancier peut choisir le hard discount et oublier le reste.

Les méfaits du tourisme irresponsable à l'ère de la mondialisation sont clairs : nature souillée, cultures autochtones piétinées, populations locales exploitées ou perverties, répartition des profits injuste.

Or le tourisme, qui est devenu de masse durant la seconde partie du XXe siècle, est avant tout une rencontre, un échange. Il peut donc lui aussi devenir équitable - ou responsable, comme on veut -, en tout cas respectueux.

Il s'agit de refaire du tourisme un support de projets de développement (durable cette fois, en toute transparence et équité), tout en offrant au touriste, en plus de la découverte, de vraies rencontres, une aventure humaine, le sentiment de partager la planète plutôt que de la sillonner n'importe comment. C'est une tendance qui devrait se développer : les touristes deviennent exigeants (cela fait vingt ans déjà qu'ils ne veulent plus bronzer idiots) et sélectifs, d'autant que le prix des voyages, lui, augmente. Au fur et à mesure que l'on prendra conscience que la planète est un bien commun, le