Envoyé spécial à Pékin. Ce fut une des premières images fortes des JO de Pékin, et elle n'avait rien de sportive : le visage grave des 35 athlètes de la délégation géorgienne lors de la cérémonie d'ouverture. Pour les Géorgiens, les Jeux ont commencé en même temps que débutait la réaction russe à l'offensive militaire géorgienne en Ossétie du Sud. «La délégation est à Pékin depuis le 1er août. On savait qu'il y avait des tensions fortes depuis plusieurs jours, mais on a appris que la situation évoluait vers la guerre le jour de la cérémonie», raconte Kakha Getsadze, président de la fédération géorgienne de lutte et membre du Parlement de Tbilissi au sein du parti présidentiel.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, présent à Pékin, est rentré en urgence à Moscou. Les athlètes géorgiens, eux, sont restés. «Tous étaient prêts à rentrer au pays. Mais on a reçu, dans la nuit de dimanche, un message du Président nous disant qu'il valait mieux rester», dit Kakha Getsadze, qui assistait, hier, au début du tournoi olympique de lutte. A ses côtés, la majorité des huit journalistes géorgiens envoyés à Pékin étaient présents.
Dépit. La lutte est une des disciplines fortes du pays, qui a drainé cinq des douze médailles qu'a obtenues le pays depuis 1996, sa première participation olympique en tant qu'Etat indépendant. Les deux représentants en lice hier, David Bedinadze (60 kilos) et Lasha Gogitadze (55 kilos), ont perdu au premier et deuxième tour, provoquant de molle