Fin de la séquence européenne. Début de la séquence américaine.
Les propos de George W. Bush hier ont marqué un tournant très net dans l'évolution du conflit géorgien. Un tournant des plus classiques. Après la brutale intervention russe et la médiation européenne, on entre dans la phase - logique - de face-à-face entre les deux grandes puissances traditionnelles.
Bush montre ses muscles en envoyant des avions et navires militaires chargés d'aide humanitaire en Géorgie. Il envoie aussi Condoleezza Rice à Tbilissi, après un crochet par Paris, pour souligner que les Etats-Unis soutiennent la démocratie géorgienne.
Et pendant ce temps, les Russes traînent les pieds du côté de Gori, laissent leurs supplétifs ossètes régler leurs comptes sur le terrain, soufflent le chaud et le froid, promettent de l'aide eux aussi.
Quant aux Européens, divisés entre anciens et nouveaux membres de l'Union - les premiers compréhensifs face à la Russie, les seconds pas du tout -, ils en sont à «espérer» que l'accord Sarkozy-Medvedev tienne quelque temps.
On a l'impression de voir un mauvais remake d'un énième accrochage aux Balkans ou dans le Caucase.
Les Russes veulent affermir leur tutelle sur leur «étranger proche», ces voisins vassaux obligés. Les Américains veulent pousser les frontières de l'Otan le plus possible vers l'est.
Et les Européens, sans véritable institution diplomatique commune, cherchent à ménager leur grand voisin de l'Est (et ses ressources) tout en défendant des principes démoc