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Libération

L'humble visite du dalaï-lama

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publié le 14 août 2008 à 4h36

Devant les portes du Sénat, une dame agite un drapeau tibétain et une petite pancarte : «Honte au huis clos.» En visite en France depuis lundi, le dalaï-lama a été reçu, hier, par une quarantaine de députés et sénateurs des deux groupes parlementaires d'étude sur le Tibet. Portes closes. La rencontre s'est tenue - faute, paraît-il, de salle disponible - dans le bureau du sénateur (UMP) Hubert Haenel. Lequel préside aussi la délégation pour l'Union européenne, précise le président (UMP) du groupe Tibet au Sénat, Louis de Broissia, pour donner au décor une dimension symbolique. Celui-ci n'avait pas fait mystère des vives réticences du président (UMP) du Sénat, Christian Poncelet, qui redoutait de froisser la Chine si le chef tibétain était reçu avec les honneurs. Le collaborateur d'un sénateur moque : «Poncelet, c'est l'oeil de Moscou !» Et de l'Elysée ?

A l'issue de l'entretien d'une heure et demie, certains ont dénoncé cette discrétion imposée. Des conditions pour le moins «spartiates et indignes du Parlement. Si dans ce lieu de débat, on ne peut plus inviter des grandes voix, c'est déplorable», proteste Armand Jung, député (PS) du Bas-Rhin. Sénateur (PS) des Hauts-de-Seine, Robert Badinter, déplore, lui, l'absence de présidents ou vice-présidents du Parlement, «pas convenable envers un Prix Nobel de la paix, reconnu comme un champion des droits de l'homme.» Le président (UMP) du groupe Tibet à l'Assemblée nationale, Lionnel Luca, qui avait pesté l