Le cessez-le-feu russo-géorgien semble fragile, mais il a le mérite d'exister. «Il faut maintenant qu'il devienne définitif», expliquait hier Bernard Kouchner confirmant, à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres européens des Affaires étrangères, une volonté commune «d'être prêt àagir y compris sur le terrain» avec l'ONU et l'OSCE, pour «une solution pacifique» du conflit. Tous ont félicité leur collègue français (dont le pays préside l'UE ce semestre) et son homologue finlandais, Alexander Stubb (dont le pays préside actuellement l'OSCE), qui furent les maîtres d'oeuvre de l'accord.
Eviter le pire. S'il y a le soulagement commun d'avoir réussi à éviter le pire, les Vingt-Sept n'en restent pas moins divisés sur la politique à suivre désormais face à Moscou. Les Britanniques, par la voix de David Milliband, ministre des Affaires étrangères, appellent l'UE à «réfléchir sur ses relations avec la Russie».
C'est un exercice de haute voltige pour Paris que de parler au nom de tous. Les lignes de fractures recoupent en bonne partie celles qui isolèrent, avant la guerre d'Irak de 2003, ce que Donald Rumsfeld appela avec mépris «la vieille Europe», visant au premier chef la France et l'Allemagne. Si Angela Merkel - qui a grandi en ex-RDA - est claire dans son soutien à Tbilissi, son ministre social- démocrate des Affaires étrangères, Franz-Walter Steinmeier, estimait encore hier qu'il ne fallait pas perdre du temps à des «condamnati