Raymond Zambelli a commis un «péché grave contre la pauvreté». C'est un homologue du recteur du sanctuaire de Lourdes qui l'affirme : Dominique Auzenet, recteur de la basilique Notre-Dame-du-Chêne, dans le diocèse du Mans (Sarthe), autre lieu de pèlerinage marial. C'est la seule voix qui, à ce jour, oser dire tout haut - dans un communiqué passé inaperçu - ce que beaucoup de curés murmurent tout bas. Le père Auzenet n'a que faire de la justice profane - «Je laisse à l'enquête de prouver qu'il n'y a eu ni malversation, ni malhonnêteté» - mais s'en tient à la morale chrétienne : le père Zambelli, en conservant sur son compte en banque d'importants dons et legs versés par des fidèles, plutôt que de les reverser à la communauté des croyants, aurait «sali l'honneur des recteurs et des prêtres diocésains».
«Honte». Visiblement très affecté par l'affaire, il dit aussi sa «honte du goût pathologique pour l'argent qu'une telle conduite manifeste». Concernant la maison offerte au père Zambelli par une paroissienne, le père Auzenet s'insurge : «Mis à part la maison de ses parents, s'il est fils unique ou si ses frères ou soeurs n'en veulent pas, je ne vois pas comment un prêtre peut accepter la donation d'une maison sans la rétrocéder à son diocèse.» Sur les 750 euros mensuels versés par la même paroissienne pour la célébration de messes en l'honneur de son défunt mari, le père Auzenet est tout aussi catégorique : «La règle est de ne prélever que 25