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Libération

Le vainqueur prend ses aises

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Après la victoire militaire, le temps du pillage est venu pour les Russes en Géorgie.
publié le 16 août 2008 à 4h38

«Vous savez, je connais bien la Géorgie. J'ai beaucoup d'amis ici ! J'ai servi cinq ans chez vous, à la base de Batoumi, je connais bien les petits restaurants.» Le général Viatcheslav Borisov, commandant en second des parachutistes russes, est très content de retrouver la Géorgie, son climat, sa gastronomie, quelques mois après le retrait de toutes les bases russes du pays - obtenu au bout de neuf ans de négociations serrées entre Tbilissi, Moscou et l'OSCE. Accréditations russes réclamées pour entrer dans Gori, nouveau «gouverneur» de la ville présenté à la presse par le général Borisov. C'est le grand retour des Russes de ce côté du Caucase, et à les entendre, de l'officier nostalgique de la Géorgie soviétique au troupier de base, ils ne sont pas prêts de partir.

Constat le plus violent pour les vainqueurs : l'ennemi était mieux équipé qu'eux. Au check point à l'entrée de Gori, le contraste est évident entre les policiers géorgiens armés de fusils américains et motorisés avec des pick-ups Toyota flambant neufs d'un côté, et les chars et camions russes hors d'âge cahotant sur la route de l'autre. Lorsque trois blindés légers ont tenté de poursuivre à toute allure les policiers géorgiens, l'un d'entre eux est tombé en panne au bout de quelques dizaines de mètres. Et ce n'est pas la seule scène de ce genre décrite par des témoins.

Surpris. Tentées par les matériels de qualité rencontrés, les troupes russes se seraient livrées au pillage. La télévision géorgienne Rustavi