«La différence entre les fous et les autres gens est que, dès qu'ils sentent l'odeur du sang, il est très difficile de les arrêter. Il est alors nécessaire de recourir à la chirurgie.» L'auteur de ces mots est loin d'être un spécialiste de la santé mentale. Il s'agit du président russe Dmitri Medvedev, expliquant mardi à Moscou à un Nicolas Sarkozy un peu gêné l'essence de sa politique vis-à-vis de la Géorgie et de son bouillant leader Mikhaïl Saakachvili.
Après une semaine de conflit entre Russes et Géorgiens, il est difficile de dire qui a gagné la guerre des mots, les Géorgiens n'étant pas demeurés en reste. La Russie a renvoyé aux Occidentaux une image renversée de leur intervention dans les Balkans. En utilisant les mêmes mots pour mieux exorciser le traumatisme subi au Kosovo, où elle avait été contournée par l'Otan. A la grande joie de la presse, comme le quotidien Gazeta, qui constatait jeudi : «La Russie n'est pas moins importante sur la scène internationale que l'ONU et l'Otan. Elle est tout autant autosuffisante pour faire la justice comme le monde a fait la justice au Kosovo.»
«Férocité». L'armée russe est donc intervenue pour prévenir rien de plus ni moins qu'un «génocide». Deux jours d'offensive géorgienne sur Tskhinvali, la capitale ossète, ont, selon les calculs russes, fait 1 600 morts, un bilan jamais étayé. «La férocité des actions géorgiennes ne peut être qualifiée que de génocide, en raison de leur caractère massif, dirigé co