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Libération
Éditorial

Inquiétant

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publié le 18 août 2008 à 4h38

Ce n'est pas encore une récession - il faudrait deux trimestres de suite de recul du PIB - mais les économistes ont une palette de qualificatifs tout aussi inquiétants pour parler de la conjoncture : «net ralentissement», «crise financière» ou même «croissance étouffée».

Face aux rafales de mauvais chiffres, tant français qu'européens, le gouvernement ne pouvait rester les bras ballants. François Fillon organise donc une petite réunion de travail destinée à montrer que ses ministres travaillent. sans pour autant sonner le tocsin pour ne pas affoler l'opinion.

N'empêche. L'équipe Sarkozy va entrer dans une période délicate.

La conjoncture est mauvaise : les Français n'ont pas attendu l'Insee pour s'en apercevoir, qui réduisent leurs achats et gardent le moral en berne. Et les réformes de structure annoncées à jet continu ne porteront leurs fruits - si elles en portent - qu'avec un décalage d'au moins deux ans.

En attendant, l'état des finances publiques interdit de nouveaux cadeaux fiscaux et les promesses du «président du pouvoir d'achat» qui devait aller «chercher la croissance avec les dents» ont du plomb dans l'aile. Les exportations sont en panne, la consommation aussi, les investissements sont peu dynamiques. En clair, les trois moteurs de la croissance tournent au ralenti. Et la conjoncture internationale n'aidera pas. On parle même d'un ralentissement de la croissance dans les pays émergents. Y compris en Chine après les JO.

Il est temps d'arrêter les discours lénifiants e