C'était il y a près d'un an. En septembre 2007, François Fillon annonçait : «Le budget 2008 sera adapté à la réalité de la croissance.» Et le chef de l'Etat promettait : «La croissance, je ne l'attendrai pas, j'irai la chercher.» Avec la chute de 0,3 % du PIB au deuxième trimestre, le rêve de parvenir à 2,25 % de croissance, sur lequel s'était bâti le budget 2008, vire au cauchemar. Elle naviguera, au mieux, entre 1 et 1,5 %. L'heure est donc aux révisions douloureuses et à une rentrée placée sous un mot tabou : la rigueur.
Fichtre, que s'est-il donc passé ? Un effet domino, fruit d'un cocktail explosif sans précédent dans l'histoire. Flambée des matières premières énergétiques et alimentaires, renchérissement de l'euro face à l'affaiblissement du dollar, inflation galopante et croissance émolliente. Avec, en déclencheur, le cliquet subprimes : la crise des crédits hypothécaires à risque américains, dont la mèche allumée a produit des dégâts monétaires aigus dès août 2007.
«Tout se tient». Le météorologue Edward Lorenz, mort en avril 2008, aura pu voir une des applications de sa théorie du chaos appliqué à l'économie : «Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?» Un an après le microchoc des subprimes ? Une crise sans précédent. Sorte de bug informatique appliqué au monde réel. Crise de produits financiers sophistiqués, du crédit. Puis crise bancaire, financière. Puis crise des matières premières, économique. Cris