De notre correspondant à madrid Après avoir été une des locomotives européennes depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, l'Espagne essuie revers sur revers : inflation galopante, effondrement immobilier, consommation en chute. Et, annoncé, jeudi dernier, un nouveau recul de la croissance au deuxième trimestre, à 0,1 % contre 0,3 % trois mois plus tôt. Du jamais vu depuis quinze ans, période pendant laquelle le pays flirtait avec les 4 % de croissance ! Du coup, José Luis Zapatero, qui a longtemps nié l'existence d'une «crise», a interrompu ses vacances, la semaine dernière, pour annoncer un train de réformes visant à injecter 20 milliards d'euros dans l'économie au travers d'aides au financement pour les PME, la construction de logements sociaux, le renforcement de la concurrence et la facilitation des projets de grands travaux.
C'est qu'il y a urgence : en juillet, 36 492 nouveaux «sans-emploi» ont été recensés. Soit un total de 2, 5 millions de chômeurs, le pire chiffre depuis 1998. Si bien que, dans un pays qui se targuait d'être enfin passé sous la barre des 10 % de chômage, le pourcentage devrait s'élever à 13 %, voire 14 % d'ici à la fin de l'année. Partout, des signes le prouvent.
«Gueule de bois». Alors que les Espagnols allant faire les vendanges en France étaient chaque année moins nombreux, la tendance s'inverse, avec 12 000 personnes attendues cette saison, soit 10 % de hausse annuelle. Dans l'hôtellerie, les «nationaux» redeviennent demandeurs d'emploi, alors