Qui est prêt, à l'Ouest, à mourir pour Tbilissi ? Personne. On peut le regretter ou en éprouver, selon la formule consacrée, «un lâche soulagement» : cette réalité s'impose à tous. Précieuse dans les relations internationales contemporaines, quoi qu'en pensent les tristes adeptes de la realpolitik, la logique des droits de l'homme ne peut pas se déployer dans le seul azur des principes.
C'est à l'ombre de cette cruelle contrainte que Nicolas Sarkozy a mené sa mission en Géorgie. Avec succès ? Il y a obtenu un cessez-le-feu certain et un accord incertain. Il fallait à coup sûr faire taire les armes rapidement. Fallait-il autant concéder aux hommes de Poutine? Pour l'instant, l'installation de missiles en Géorgie et la lenteur extrême du retrait russe font douter.
Car, hormis la pression militaire, les moyens d'influer sur le Kremlin existent. L'admission de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'Otan ou même, à plus long terme, dans l'Union européenne ? Il faut d'abord que les pays concernés soient suffisamment stables pour ne pas entraîner un jour leurs partenaires dans des équipées erratiques. En revanche, l'envoi d'observateurs en nombre suffisant, puis celui d'une force d'interposition, tout comme le traitement du problème au sein de l'ONU, sont des conditions élémentaires. Et surtout l'emploi d'un langage très clair vis-à-vis de ceux qui sont devenus les agresseurs de la Géorgie, assorti de menaces de rétorsion politique ou économique, s'impose d'urgence.
Alors on saura si, dans