Neuf morts et dix-huit blessés en quelques minutes : le bilan est lourd pour l'armée française en Afghanistan dont un détachement est tombé, lundi, dans une embuscade tendue par les talibans. Un bilan aggravé, hier matin, lors du repli des troupes, par l'accident d'un véhicule blindé (un mort et trois blessés). Il faut remonter à l'attentat contre l'immeuble «Drakkar» à Beyrouth en 1983 (58 morts) pour trouver des pertes plus élevées. Comme l'avait fait alors le président Mitterrand, Nicolas Sarkozy s'est envolé hier soir pour l'Afghanistan, afin d'assurer aux 2 600 militaires français présents sur place que «la France est à leurs côtés». Une France qui ne peut désormais plus ignorer qu'elle est bien en guerre, à cinq mille kilomètres de ses frontières.
«Bien montée». Selon le chef d'état-major des armées, l'embuscade, «bien montée», ne s'est pas déroulée dans le secteur dont les Français viennent de prendre la responsabilité à la suite de la décision du Président d'envoyer des renforts en Afghanistan. Elle a eu lieu dans la région de Kaboul, dont la responsabilité est assurée de manière tournante par la France, l'Italie et la Turquie. Au début du mois, un nouveau contingent français est arrivé pour prendre la relève des Italiens et une compagnie s'est alors installée à Saroubi, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Lundi, une patrouille est dépêchée dans la vallée d'Uzbin, un secteur pas encore reconnu par les Français. Il y a