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Libération

Plus ivres, plus vite, plus jeunes

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publié le 23 août 2008 à 4h42

C'est devenu «un rituel». Céline (1), 17 ans, passe tous ses samedis soir dans les bars. Depuis ses 14 ans, elle a pris goût à ce rendez-vous hebdomadaire. L'idée de «passer une soirée sans alcool» lui paraît impensable. Elle boit, au choix, «une bouteille de vin, six ou sept cocktails, ou dix à quinze shooters [verres d'alcool fort mélangé à autre chose, ndlr]». Le tout dans une «ambiance festive» qui lui «fait du bien». Bien sûr, la jeune fille connaît les lendemains difficiles. Parfois avec seulement quelques bribes de souvenirs de la veille. Et souvent, avec la fatale barre au front. Mais les dérapages, jamais. Elle jure être «toujours capable de se maîtriser», ne «pas perdre le contrôle», même en étant «complètement bourrée».

«Binge drinking». Philippe, lui a 15 ans. Un peu moins fêtard, il s'en tient à deux sorties par mois, uniquement chez des amis. Et pas question de faire les choses à moitié. Le jeune homme boit «environ deux bouteilles de vin par soir, accompagnées de quelques shooters de vodka». Des quantités que, fréquemment, son foie ne pardonne pas. «Il m'arrive de vomir de temps en temps, et de reboire après», admet-il. C'est cette fameuse tendance appelée le «binge drinking» - boire un maximum d'alcool en un minimum de temps - qui tracasse tant le ministère de la Santé. A la mi-juillet, Roselyne Bachelot a annoncé trois mesures pour lutter contre l'alcoolisation massive des jeunes : f