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Libération
Éditorial

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par Bernard SERGENT
publié le 27 août 2008 à 4h44

La décision du président russe de reconnaître l'indépendance des deux entités géorgiennes séparatistes est une provocation. La souveraineté de la Géorgie, «oubliée» dans le très boiteux accord de paix de Nicolas Sarkozy annoncé à Moscou, n'est plus. Ces deux «Etats» n'existent que grâce aux pétroroubles et à l'armée russes. Que ce soit en Ossétie du Sud ou en Abkhazie, les Géorgiens habitant ces régions ont été par milliers victimes d'un nettoyage ethnique. Ces «gouvernements» de collaborateurs sont des créations des services russes, mafieux et trafiquants. Les «ministres» d'Ossétie du Sud sont des généraux russes à la retraite. Que faire après ce fait accompli ? Condamner bien sûr Moscou. Mais plus encore, ouvrir un débat sur les relations entre l'Occident et la Russie, considérée depuis vingt ans comme un partenaire honnête. La guerre contre la Géorgie oblige à s'interroger sur la place au G8 d'un pays qui viole des frontières internationalement reconnues, ainsi que de sa légitimité au sein d'instances démocratiques comme le Conseil de l'Europe. Déjà, les nouveaux membres de l'Union européenne ont sonné le tocsin, redoutant d'être les prochaines victimes du néo-hégémonisme russe. La réunion de lundi du Conseil européen appelée par le président français ne doit pas étaler les divisions des Vingt-Sept, affaiblis par leur accoutumance au gaz russe. Ce sommet doit au contraire montrer à Moscou que l'Union peut être unanime dans sa dénonciation de la brutalité des Poutine et Me