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Analyse

Le Kremlin tient sa revanche diplomatique

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En perte d'influence depuis 1991, la Russie entend laver les affronts de son histoire récente.
publié le 27 août 2008 à 4h44

Le feu de la discorde couvait depuis des mois, voire des années, entre la Russie et les Occidentaux. Elle a éclaté au grand jour, hier, lorsque le président russe, Dmitri Medvedev, a annoncé sa décision de reconnaître unilatéralement les indépendances de deux enclaves séparatistes de Géorgie: l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Cette annonce - une première depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 - a cueilli à froid les Américains et les Européens, enclins à croire que Moscou resterait dans les clous de la légalité internationale.

Camouflet. Hier, les réactions étaient à la mesure de cette (mauvaise) surprise. Les Etats-Unis, principal allié de Tbilissi, ont jugé «inacceptable» la décision du Kremlin. Cet acte est «injustifiable et inacceptable» pour le gouvernement britannique, dont le ministre des Affaires étrangères, David Miliband se rendra aujourd'hui en Ukraine «pour former la coalition la plus large possible contre l'agression russe en Géorgie». Pour la chancelière allemande, Angela Merkel, la décision russe «contredit le principe d'intégrité territoriale, un principe de base du droit international des peuples». L'Otan a «rejeté» l'initiative russe, évoquant des «actions de la Russie au cours des dernières semaines» qui «sèment le doute sur l'engagement de la Russie pour assurer la paix et la sécurité dans le Caucase».

En tant que présidente de l'Union européenne, la France «condamne fermement» cette décision. L