Quelle que soit l'issue de l'élection américaine, le 4 novembre prochain, Barack Obama est déjà entré dans l'histoire. Premier candidat noir à la Maison Blanche, il a réussi une ascension sans égal à la tête du parti démocrate, provoquant dans son sillage une vague d'enthousiasme comme l'Amérique n'en a pas connu depuis les années 60 et John Fitzgerald Kennedy. En une Convention à Denver, il s'est joué des obstacles et des divisions annoncées pour rallier à sa cause son ex-rivale des primaires, Hillary Clinton. Interrogé sur le phénomène Obama, l'ancien président Jimmy Carter n'a pu trouver que ces mots : «C'est presque un miracle.»
Mais cela aurait été mal connaître John McCain que de croire qu'il n'avait pas quelque atout dissimulé dans sa manche de vieux briscard de Washington.
En choisissant la jeune gouverneure de l'Alaska comme colistière, le républicain fait un pied de nez à son rival. Il montre que lui aussi peut se faire une place dans les livres d'histoire s'il est élu, avec la première femme vice-présidente à ses côtés. McCain, surtout, prouve encore une fois qu'il ne manque pas de ressources et qu'il est prêt à rendre coup pour coup. Ceux qui pensent que cette élection est jouée d'avance se trompent lourdement. Obama le sait bien, qui ne s'est accordé aucun répit et s'est lancé dans une tournée du Midwest, pour tenter de convaincre cette classe ouvrière qui lui résiste toujours. Entre le sénateur républicain blanc expérimenté et le jeune sénateur démocrate n