Envoyés spéciaux à Denver La vraie bataille a commencé. En vingt-quatre heures, la campagne présidentielle américaine vient de prendre un nouveau tournant. Devant plus de 80 000 personnes réunies au stade Invesco de Denver jeudi soir, Barack Obama a radicalement changé de ton lors de son discours de clôture de la Convention démocrate. Il s'est attaqué directement à son adversaire, John McCain, en le dépeignant comme un homme du passé rempli d'expérience, mais déconnecté de la réalité. Renouvelant son message de «changement», Obama s'est présenté comme le candidat du renouveau, face à des républicains «qui faisaient peser une menace sur le rêve américain».
La contre-attaque de McCain n'a pas tardé. Alors que la Convention républicaine doit ouvrir ses portes à Minneapolis lundi, il a surpris tout le monde en nommant vendredi Sarah Palin, la jeune gouverneure de l'Arkansas, comme sa colistière (lire ci-dessous). Une façon de répondre aux attaques d'Obama et de donner une image plus énergique à sa campagne. D'ores et déjà, les deux camps s'accordent pour dire que les semaines à venir seront marquées par la volonté de souligner les différences des candidatures. Au final, l'élection se jouera sur une demi-douzaine de thèmes.
1. L'expérience
C'est sans aucun doute le point fort de McCain et le point faible d'Obama. Depuis le début de la campagne, les républicains insistent sur le fait qu'Obama n'a été élu sénateur à Washington qu'en 2004 et qu'il n'a pas les épaules asse