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Libération

Aux Etats-Unis, la caution antiterroriste

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Depuis le 11-Septembre, les autorités ont multiplié les contrôles et les fichiers secrets.
publié le 4 septembre 2008 à 4h51

De notre correspondant à Washington En juillet dernier, l'Association américaine des libertés civiques (ACLU) a révélé, documents à l'appui, que la police du Maryland avait surveillé secrètement des militants anti-guerre en Irak et des associations opposées à la peine de mort. Ces groupes ont été infiltrés pendant un an, entre 2005 et 2006. «Ce sont des militants tout ce qu'il y a de plus pacifique, et la police enquêtait sur eux comme si ils allaient poser une bombe. C'est absurde. Le prétexte de la police, qui a agi sans mandat d'un juge, était l'action anti-terroriste, mais absolument rien ne laissait penser qu'ils avaient un lien avec des activités terroristes», explique Caroline Fredrickson, directrice de l'ACLU, selon laquelle «ce genre de pratique policière est probablement très courant désormais aux Etats-Unis».

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, «les Etats-Unis ont bien changé», déplore -t-elle. «On avait une tradition de transparence des activités gouvernementales, mais désormais tout est devenu super secret». L'adoption du Patriot Act, en octobre 2001, a conféré des pouvoirs accrus au FBI, à la CIA, à l'Agence de sécurité nationale (NSA) et à l'armée. Le FBI peut, comme bon lui semble et sans mandat, demander aux entreprises privées (banques, entreprises de télécommunications, etc.) de leur remettre secrètement les dossiers de toute personne - et de son entourage - suspectée d'activités terroristes.

L'agence en a abusé en utilisan