De notre correspondante à Stockholm S'il y a bien une chose dont les Suédois sont fiers, c'est de leur fameux principe de transparence, institué en 1766. Les 9 millions d'habitants du royaume scandinave n'ont pas seulement accès à tout document public, ils peuvent aussi obtenir bon nombre d'informations sur leurs congénères. Le salaire d'un patron, les antécédents conjugaux d'un gendre ou l'adresse d'un collègue. Il suffit de s'adresser à l'Office des impôts. «Personne n'a besoin de savoir qui vous êtes ni pourquoi vous cherchez ces informations», assure Jan Nissen, juriste auprès des services fiscaux. Les Suédois ne s'en offusquent pas. Ils n'en font d'ailleurs que peu usage, «à l'exception des journalistes», précise le juriste.
Redevance. Les politiques feraient bien de s'en méfier. A l'automne 2006, deux membres du gouvernement libéral, fraîchement nommés, en ont fait les frais. La ministre de la Culture, d'abord, accusée de ne pas payer la redevance télé. Sa collègue du ministère du Commerce, ensuite, qui a reconnu avoir embauché une baby-sitter au noir, mais mentait sur son salaire. Les deux ont dû démissionner.
Si les Suédois ne trouvent rien à y redire, ils sont bien plus critiques à l'égard des services de la Sûreté (Säkerhetspolisen, la Säpo). Notamment depuis qu'une commission parlementaire a révélé, fin 2007, que malgré une interdiction datant de 1969, la Säpo continué de ficher en raison des opinions politiques, jusqu'en 1998. Un fichage