Tous contre Edvige ? Le prénom est sympathique. Pourtant, il suscite crainte et défiance. Le président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), Jean-Pierre Dubois, avertit : «La vidéo-surveillance, maintenant on l'appelle vidéo-protection. Edvige, ça fait copine de vacances.» Edvige c'est, plus sérieusement, un fichier policier d'«exploitation documentaire et de valorisation de l'information générale». Son décret de création a été publié au Journal officiel le 1er juillet. Dès le lendemain, il a été critiqué par la LDH, un syndicat d'éducateurs et la LCR. La Halde (la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) a fait l'objet de six saisines pour risque de comportements discriminatoires qu'entrainerait la constitution de ce fichier. Et les recours se multiplient devant le Conseil d'Etat.
Refus. Le dernier a été déposé lundi par l'Union Syndicale des Magistrats (majoritaire) qui y voit plus qu'une «réactualisation» de l'ancien décret de 1991 relatif aux fichiers gérés par les Renseignements généraux. «Participer à une manifestation serait une raison suffisante pour être fiché», explique Hélène Franco sur Libération.fr. Vendredi dernier, 12 associations et organisations syndicales ont déposé un recours. Et lundi, François Bayrou y allait aussi du sien, appelant les élus français à un mouvement de refus républicain : «Un recours aurait un poids accru s'il était appuyé par un grand nombre d'élus.» Et par