Que faire quand, d'un seul coup, le sol se dérobe sous les pieds? A qui, à quoi se raccrocher quand il faut tenir un budget sans renier ses engagements, à la fois électoraux et européens, avec une croissance qui pour cette année était prévue d'abord à 2,25%, puis à 1,7%, et qui devrait finalement atteindre le misérable 1%?
La réponse (bien sûr non officielle) du gouvernement est : mettre à contribution les classes moyennes. C'est-à-dire ni les classes trop défavorisées (qui, par définition, ne sont pas une source de rentrées fiscales très intéressante), ni les vraiment aisés, à qui Nicolas Sarkozy avait beaucoup promis, pendant sa campagne électorale en 2007. Le bouclage financier du RSA et le psychodrame politique qui s'en est suivi au sein de la majorité en sont les plus probantes illustrations.
Freinage violent. Le gouvernement (lire l'interview d'Eric Woerth, page 3) peut toujours arguer qu'il doit gérer les effets d'un ralentissement économique qu'il n'avait pas pu (voulu?) anticiper à temps. Rappelons qu'il y a encore trois ou quatre mois, les experts de Bercy étaient convaincus que la France était largement protégée contre les dégâts causés par la crise américaine des subprimes. En fait, le scénario ne s'est pas du tout passé comme prévu. Non seulement le ralentissement américain devrait être moins fort qu'annoncé (une croissance de 1,8% cette année, contre 1,2% prévu initialement par l'OCDE) mais, plus embêtant, la France devrait, elle, freiner beaucoup plus violemment