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Libération

L'Elysée contraint de corriger Edvige

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publié le 10 septembre 2008 à 4h56

Edvige à la corbeille ? On n'en est pas encore là, mais le très controversé superfichier policier va d'ores et déjà subir une retouche. Hier soir, Nicolas Sarkozy est intervenu pour la première fois sur le sujet, flairant le malentendu croissant entre une partie de la société civile et la majorité, elle-même gagnée depuis ce week-end par les critiques émises par Hervé Morin, le ministre de la Défense, ou Laurence Parisot, la patronne du Medef.

Nuisible. Le chef de l'Etat a donc organisé hier une réunion à l'Elysée au cours de laquelle il a demandé à Michèle Alliot-Marie «d'ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées». Cette concertation «sera suivie de décisions pour protéger les libertés».Le communiqué élyséen à peine connu, «MAM» confirmait sur RTL son intention d'inscrire «dans une loi toutes les garanties nécessaires» aux libertés publiques. Voilà pour l'architecture générale, qui semble sous-entendre que l'actuelle mouture d'Edvige était donc nuisible aux libertés publiques. Même si à aucun moment l'idée de supprimer purement et simplement le fichier n'a cependant été émise.

En rentrant dans le détail du décret, la réunion de l'Elysée a aussi été l'occasion de remettre en cause «largement l'opportunité de ficher les personnalités». Le projet d'Edvige permettait en effet de ficher les personnes exerçant un mandat politique, syndical, ainsi que les militants et les acteurs économiques, sur le seul et très flou motif qu'ils étaient