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Interview

«Comme si elle avait besoin d'être précisée...»

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Religion. François Hollande, premier secrétaire du PS, condamne les «transgressions» de Nicolas Sarkozy :
publié le 15 septembre 2008 à 5h00
(mis à jour le 15 septembre 2008 à 5h00)

Que reprochez-vous à la laïcité positive de Nicolas Sarkozy?

Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois démontré à l'occasion de la visite du pape qu'il était dans la confusion. La première consiste à confondre l'expression d'une croyance, la sienne, avec les propos d'un président de la République. Nicolas Sarkozy, comme citoyen, a le droit le plus absolu d'avoir la foi. Comme président de la République, il n'a pas à en faire exhibition. La seconde confusion est dans l'expression plusieurs fois reprise de «laïcité positive». Comme si la laïcité, valeur essentielle de la République, avait besoin d'être qualifiée, précisée. Alors qu'elle est un principe qui vaut pour tous, qui reconnaît la liberté de conscience, de culte et en même temps sépare les Eglises de l'Etat. Quand Nicolas Sarkozy dit que ce serait une folie de se priver des religions, autant il a raison s'il s'agit d'ouvrir un dialogue entre les religions, autant il ne peut pas considérer comme supérieur le citoyen qui a la foi par rapport à celui qui ne l'a pas. Comme il a hier donné un rôle plus important au curé par rapport à l'instituteur. Comme s'il faisait de la religion, de la foi, une valeur supérieure à la raison.

Estimez-vous que la laïcité est en danger?

La laïcité est en danger quand elle n'est pas défendue par celui qui en a la charge. Elle est attaquée chaque fois qu'elle est caricaturée, ignorée, bafouée, quand on introduit la religion où elle n'a pas sa place, quand l'affirmation communautaire utilise les religions comme un intermédiaire pour s'adresser aux individus. La droite, avec ce type de discours, peut es