La faillite bancaire de Lehman Brothers, le rachat de Merrill Lynch par Bank of America pour 50 milliards de dollars (35,26 milliards d'euros), l'annonce de la création par dix banques d'un fonds de 70 milliards de dollars pour s'entraider, et les menaces pesant sur le premier assureur américain AIG. La nuit de dimanche a lundi a été exceptionnellement agitée dans le monde financier. Elle a été suivie par un dévissage des principales Bourses de la planète (Paris a perdu 3,8 %, Londres 3,9 % et Francfort 2,7 %). «Il ne s'est pas passé autant en une journée dans toute l'histoire financière depuis le grand krach de 1929», résume un banquier américain cité par l'agence Dow Jones.
Pourquoi Ce big bang ?
Ce week-end, la crise des subprimes, qui a éclaté il y a maintenant treize mois, a connu un paroxysme. Et un retournement de la politique de l'administration américaine. Après avoir sauvé successivement Bear Stearns - en mars, via un prêt de 30 milliards de dollars de la Réserve fédérale (Fed) - puis Fannie Mae et Freddie Mac, les deux piliers du financement immobilier - la semaine dernière, via une nationalisation à 200 milliards de dollars -, le Trésor a décidé de ne pas voler au secours de Lehman Brothers, engluée depuis des mois dans les subprimes, qui n'avait réussi ni à trouver de l'argent frais ni à se faire racheter. «L'Etat a sonné la fin de la récréation, commente Michel Pastré, professeur d'économie et banquier. Il a dit qu'il arrêta