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Libération
Éditorial

Plus clair

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publié le 16 septembre 2008 à 5h01

Bonne nouvelle pour la santé mentale des commentateurs politiques : les socialistes semblent décidés à simplifier quelque peu la compétition interne qui agite depuis des mois leur exotique microcosme. Jusqu'ici cette lutte byzantine plongeait les solférinologues dans un abîme de perplexité. Il fallait trois cerveaux pour tenter de démêler un écheveau qui s'embrouillait à plaisir dès qu'on avait le sentiment d'y comprendre quelque chose. Ségolène Royal semble vouloir donner l'exemple - signe de civisme partidaire - en n'excluant plus de se mettre d'accord avec ceux qui, à peu de chose près, pensent comme elle. Si le mouvement se confirme, s'il est suivi par les autres partisans d'un certain réalisme, on pourrait in fine assister au remplacement de la guerre des douze roses par un débat plus limpide : faut-il choisir une voie ouvertement réformiste, comme le dit la majorité des socialistes, ou bien, avec Hamon, Emmanuelli ou Fabius, maintenir la tradition de rupture qui a fait l'originalité ambiguë du socialisme français? Au moins pourra-t-on fonder les commentaires sur quelque chose de tangible. Restera alors à décider si le PS se dote d'un pape ou d'une papesse de transition, ou bien d'une ou d'un chef de file capable de représenter l'opposition de gauche. Restera surtout, si les réformistes l'emportent, à expliquer l'originalité d'un socialisme rallié au marché au moment où le marché donne tant de signes de dérèglement. Quelles grandes réformes dans ce réformisme no