De notre correspondante à New York. Alors que les premiers traders commencent à s'affairer lundi avant l'ouverture officielle de la Bourse de New York, deux bannières de la chaîne d'hôtels Sheraton sont déroulées sur le balcon surplombant le parquet. Il est 9 h 17. Le vice président de la chaîne, Hoyt Harper, est l'hôte du jour chargé de sonner le début des transactions. Il vient promouvoir le lancement d'une nouvelle alliance avec Microsoft. Le protocole reste le protocole, même si pas un trader n'a le moindre regard pour ce visiteur d'un jour. Leurs yeux sont rivés à leur écran d'ordinateur.
A 9 h 30 tapantes, les traders s'engouffrent dans ce que le Wall Street Journal qualifie de «Lundi de tous les lundis», après un week-end épique qui a vu le rachat de Merrill Lynch par Bank of America (BofA) et l'annonce de la liquidation de Lehman Brothers. Malgré les tensions perceptibles, le parquet reste silencieux. Seul le cliquetis furieux des opérateurs s'acharnant sur les claviers vient troubler le calme. A 9 h 38, le Dow Jones plonge déjà de 278 points. La consigne du jour : maintenir l'ordre autant que faire se peut, alors que le système financier américain connaît une crise sans précédent dont les effets sont encore difficiles à mesurer.
Marathon. La folle saga pour préparer les marchés au «Lundi des lundis» a commencé vendredi lorsque l'administration fédérale a envoyé un message sans ambiguïté : le gouvernement ne viendra pas à la rescousse de Lehman Br