«L'économie, imbécile», avait écrit en grand l'artisan de la victoire de Clinton, James Carville, dans la war room du dernier président démocrate élu.
Cette semaine, l'économie est bien entrée en campagne et à Obama de saisir cette opportunité. Oubliées les guerres culturelles, oubliée le pit-bull à rouge à lèvres, oubliés les vieux trucs républicains sur le patriotisme.
L'élection rentre dans le réel. Le lundi 14 septembre, le jour où les marchés américains ont dévissé, sera un tournant de la campagne.
McCain a plusieurs fois avoué son désintérêt le plus complet pour l'intendance et son ignorance des questions économiques est légendaire. En plein chaos boursier, il a répété que «les fondamentaux étaient bons» et s'est finalement rallié au plan de sauvetage d'AIG qu'il rejetait la veille. Comme le disait de façon méprisante l'un de ses proches conseillers,
qui parle de «récession mentale», les Américains sont devenus «un pays de chialeurs». Fondamentalement, McCain entend suivre la politique de son prédécesseur. Pour Obama, l'Etat n'est pas un gros mot. Mais, le candidat démocrate n'a pas su, jusqu'à présent, convaincre l'électorat qu'il serait mieux à même de répondre aux attentes des Américains. Cette crise est pourtant le meilleur exemple du prix du laisser-faire républicain et le bricolage actuel de la Fed, paradoxalement, la meilleure réhabilitation du rôle de la puissance publique. Une démonstration en grandeur nature, pour les 47 million