Un jour, on laisse une entreprise faire faillite, le lendemain, on en nationalise une autre. Les marchés étaient perdus, hier, après l'annonce, dans la nuit de mardi à mercredi, du sauvetage d'American International Group (AIG). Alors que la veille, les autorités financières américaines assuraient qu'elles laisseraient le premier assureur du pays se débrouiller seul face à une crise de liquidités, elles ont finalement décidé une aide de 85 milliards de dollars. Cette volte-face spectaculaire a peut-être permis d'éviter le pire, c'est-à-dire un risque de faillites en chaîne, mais elle montre à quel point le système financier privé américain est affaibli. Du coup, malgré ce sauvetage, la plupart des Bourses ont clôturé en baisse (lire page 3), tandis qu'à mi-séance, Wall Street perdait 3,25%.
Nomination. Le plan mis au point par la Federal Reserve et le Département du Trésor est simple : en échange d'un prêt de 85 milliards de dollars sur deux ans accordé à AIG, le Trésor américain devient propriétaire de 79,9% de son capital. Et peut exiger qu'aucun dividende ne soit distribué. D'ores et déjà, il a obtenu un changement à la tête du groupe, imposant la nomination au poste de directeur exécutif d'Edward Liddy, l'ancien patron de l'assureur Allstate, en remplacement de Bob Willumstad. Le taux d'intérêt du prêt est élevé, et devrait inciter AIG à vendre rapidement certaines filiales pour rembourser la Fed.
Contrairement au sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, le