Quitter aujourd'hui l'Afghanistan, sans gloire ni précautions ? Non. Réviser la stratégie, exiger un objectif clair et un calendrier qui permettra d'en finir avec cette intervention ponctuelle qui tourne à l'occupation sans principe ? Cent fois oui.
Quelle que soit l'horreur inspirée par la guerre, où ce sont les civils afghans qui paient le prix fort, il est des circonstances où l'abandon pur et simple est trop dangereux. Le PS ne le réclame pas, d'ailleurs, qui vote «non» alors qu'il accepte, de manière à peine voilée, que l'opération se poursuive.
De même que l'UMP vote «oui» en reconnaissant qu'il faut revoir le dispositif et le sens de cet engagement. La mort de dix soldats dans une embuscade a joué le rôle d'un révélateur national. Parfaitement justifiée à l'origine, décidée par des gouvernements démocratiques en riposte à une agression majeure, dont on sait qu'elle avait, entre autres, l'Afghanistan pour base arrière, la guerre contre le terrorisme, après des succès initiaux, a mal tourné. Un gouvernement élu mais incapable de garantir un minimum d'ordre et de sécurité dans des régions entières, des actions militaires qui frappent souvent une population innocente, une coalition qui est considérée par un nombre croissant d'Afghans comme un oppresseur et non comme un libérateur : voilà qui aurait dû faire réfléchir les stratèges américains, qui sont les vrais patrons des troupes engagées.
Une position plus nette de la France peut aider en ce sens.
Alors, ce débat parlementa