Le 23 juillet 1969.
En cet après-midi, heure de Houston, la Terre se rapproche dans les hublots de Columbia. A 16 h 56, l'équipage se trouve exactement à mi-distance entre la planète bleue et la Lune. Le voyage passé à grignoter ce qui reste de leurs petites provisions en extra: 15 chewing-gum, 6 brownies, 6 pêches ou poires séchées, voire les caramels... pourrait presque être banal, après les émotions des jours précédents. Pas si vite. Les trois acteurs d'Apollo 11 savent, eux, que cette conquête de la Lune vient de changer leur vie. Déjà, dans une transmission télévisée, la veille au soir, Buzz Aldrin n'a pu s'empêcher une petite réflexion quasi-philosophique: «Nous sommes arrivés à la conclusion que cela a été bien plus que trois hommes en voyage dans la Lune. Bien plus que les efforts d'une nation. Nous ressentons que cela peut être vu comme un symbole de la curiosité insatiable de l'humanité, pour aller explorer l'inconnu.» Où a atterri le module? Plus prosaïquement, à l'occasion d'un débriefing à distance, Houston a fini par trouver où, très exactement, avait atterri le module lunaire. Ne pas savoir était agaçant. Armstrong l'a lui-même concédé: «Ceux qui avaient dit qu'on ne serait pas capable de donner précisément notre lieu d'atterrissage avaient raison. On était un peu occupés et préoccupés par les alarmes et toutes ces choses" Je n'ai pas été capable de repérer des signes à l'horizon qui auraient pu servir de référence.» Il faut quand même savoir que ce premier