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Libération

Quelque chose de tenace pour trois générations.

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Événementsdossier
Pour le public français, l'ex-idole des jeunes fait partie de la famille.
publié le 9 juin 2003 à 23h18

En 1960, on avait généreusement promis quinze jours de gloire à Johnny Hallyday, gamin de 17 ans qui se remuait comme un ver de terre. Le voilà qui va fêter ses 60 ans, en offrant (et s'offrant) une tournée générale des stades de France. Les deux tiers de sa vie se sont déroulés presque quotidiennement sous nos yeux. Cette permanence vaut à Johnny Hallyday d'occuper une place toute particulière dans le paysage français, dont, à un moment ou à un autre, il a accaparé tous les espaces.

Il est le Français le plus photographié, le plus épié. Icône de la presse people, qui le traque ou qu'il convie, comme le serait demeurée Brigitte Bardot si elle n'avait pas mal tourné. On suit aussi Hallyday à la trace dans les rubriques sportives ou judiciaires, les revues de déco ou d'automobiles. Il ne laisse pas indifférent et résonne toujours quelque part. Johnny Hallyday s'est tatoué si profondément dans l'inconscient collectif national qu'il est plus sûrement habillé par l'étoffe de nos rêves que par Jean-Paul Gaultier, qui a conçu les costumes de son nouveau spectacle.

Uppercut. Les Français aiment Hallyday, car ils aiment aussi les histoires à faire pleurer Margot. Et la sienne est pain bénit. Il n'est pas né dans la rue, comme Piaf sur un trottoir de Belleville, mais il incarne quand même le pur héros d'Hector Malot. Abandonné par son père belge, largué par sa mère française (sa tante l'élèvera), il est le Rémi de Sans famille. Son cousin d'Amérique (le mari de sa cousine), Lee Halliday