Ce texte est extrait de la conférence de Saskia Sassen dans le cadre de l'Université de tous les savoirs,
où un cycle de vingt-cinq conférences, consacré à la
globalisation, s'est achevé à l'université Paris-V hier, dimanche. A partir du 24 octobre, l'Université de tous les savoirs abordera le thème de Paris à l'occasion de dix-sept
conférences et fêtera sa 500e conférence.
(Renseignements : 01 42 86 20 62)
Aujourd'hui, les villes globales constituent des espaces très spécifiques en ce qu'elles rassemblent en un seul espace complexe, d'une part les secteurs les plus mondialistes du capital et les nouveaux professionnels transnationaux, d'autre part un nombre croissant d'immigrés et de personnes marginalisées. C'est ce phénomène particulier que je tiens à étudier. Ces nouvelles formes de politique ne sont pas spécifiques aux Etats-Unis. Elles ont cours dans de nombreux pays et se manifestent sous des formes très différentes, précisément parce qu'elles ne sont pas totalement formalisées. Le cas de l'Amérique actuelle est cependant tout à fait notable, car il s'agit d'une puissance politique, économique et militaire dominante dans le monde, et aussi parce que les Etats-Unis ont mis en place les restrictions les plus sévères et à certains égards inconstitutionnelles aux droits civiques des citoyens et des immigrés. [...]
L'espace de la ville est un espace beaucoup plus concret pour la politique que celui du système politique national. Il peut abriter des modalités politiques infor