«Si ce n'était pas vendredi soir (shabbat), j'irais.» Ce propos d'un militant sioniste, non radical, donnait, vendredi, la température de l'agacement suscité par Dieudonné dans la communauté juive. Le refus du juge de référés d'obliger l'Olympia à maintenir le spectacle, prévu vendredi, a été un coup dur pour l'humoriste. Mais celle de son comité de soutien de manifester devant la salle «pour la liberté d'expression» pourrait annoncer une forme d'escalade. L'annulation de l'Olympia, décidée jeudi pour des «raisons de sécurité», fait suite à l'annulation de cinq spectacles et aux incidents survenus à la bourse du travail de Lyon, le 6 février. La tension est croissante. A telle enseigne que la préfecture de police de Paris a même envisagé un temps, vendredi, d'interdire tout rassemblement sauvage devant l'Olympia. Des membres du comité de soutien à Dieudonné ont finalement fait, à midi, la déclaration préalable d'un «rassemblement statique», boulevard des Capucines (Paris, IXe), que les autorités ne pouvaient légalement pas interdire.
«Torche». Selon les avocats de la salle de spectacle, une centaine de fax, par jour, auraient été reçus à l'Olympia. Et des protestations pas toujours pacifiques. Le «ça te dirait d'être transformé en torche vivante ?» avait de quoi faire frémir organisateurs et policiers. A Lyon, une enquête préliminaire a été ouverte à la suite des incidents et bagarres survenus dans la salle. Un manifestant anti-Dieudonné avait jeté sur la scène un produit chi