Le spectacle est annulé, mais le show continuait vendredi soir, sur le trottoir, en face de l'Olympia. Gardé par un vaste dispositif policier. Dieudonné, juché sur une estrade, défiait la direction de la salle de spectacles qui a décidé, mercredi, d'annuler la représentation prévue du «Divorce de Patrick» pour des raisons de sécurité. Une annulation que le juge des référés a confirmé jeudi, pour les mêmes raisons (Libération de vendredi). Dès 19 heures, des centaines de personnes scandent «liberté d'expression !»
«Mort». L'humoriste est aux anges. Quelques centaines de personnes. La foule est compacte, peaux noire et blanche mélangées. L'écrivaine camerounaise Calixthe Beyala monte sur l'estrade : «Que nous soyons d'accord ou pas avec Dieudonné, ça n'a aucune importance. L'empêcher de donner son spectacle, c'est déclarer la mort d'un artiste.» Mouloud Aounit, secrétaire général du Mrap est là aussi, comme l'ex-champion olympique de judo Djamel Bouras qui appelle à se rassembler pour que la France «reste un pays libre». Dieudonné tente un sketch. Mais il y a trop de monde, il peut à peine bouger, abandonne au bout de deux minutes : «400 ans d'esclavage et on n'a pas le droit d'en parler !» Des voix hurlent : «Dieudonné président !» «Le peuple noir est debout.» Il reprend : «Nous sommes un peuple non-violent.» Il invoque Martin Luther King, puis enchaîne : «N'enlevez pas la parole au seul Noir présent sur la scène humoristique française. 400 ans, il faut que ça sorte.» Dieudonn