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Anne Lauvergeon : «Il faut stigmatiser les entreprises où la parité n’est pas respectée»

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Événementsdossier
par Benoît Rinnert et Eugénie Rousak (étudiants à Sciences Po Nancy)
publié le 30 novembre 2012 à 17h49

Anne Lauvergeon, présidente du conseil d'administration de l'École des Mines de Nancy et du conseil de surveillance de Libération, participait vendredi à l'inauguration du campus ARTEM à Nancy, en présence d'élus locaux.

Vous affirmez qu’il n’y a «pas d’avenir pour notre pays sans l’industrie»...

Ces dix à quinze dernières années, on a beaucoup dit qu’il suffisait de concevoir et de vendre, et que la production était un acte secondaire. Ce sont des idées folles ! Quand vous produisez, vous vous mettez un jour ou l’autre à concevoir. Aujourd’hui, toute la problématique de l'énergie est également à prendre en compte. L’industrie et l'énergie sont les deux éléments clés de l’indépendance des nations.

Le premier débat du Forum des Savoirs porte sur le thème : «Universités, grandes écoles, le modèle français est-il toujours viable ?» Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

J’ai eu l’occasion d'être élève dans plusieurs grandes écoles ainsi qu'à l’université, donc je connais les deux systèmes. Je crois qu’il n’y a aucune raison d’opposer l’un à l’autre.

J’ai notamment étudié à l'École Nationale Supérieure, où l’on se formait à l’université, et ai d’ailleurs passé un concours d’agrégée des universités. Je suis contre les querelles byzantines telles qu’on les aime en France, on ferait mieux de voir comment tout le monde pourrait mieux travailler ensemble.

Une autre conférence questionnera la place des place des femmes dans les domaines scientifiques et techniques. En ce qui concerne les grandes entreprises, on évoque souvent la parité...

On a beaucoup parlé de la parité au sein du gouvernement, mais on oublie juste que le monde, s’il est paritaire en termes démographiques, ne l’est absolument pas dans le domaine de l'économie. Il faut donc faire plus que ce qui a été fait jusque à présent. Les 40% de femmes dans les conseils d’administration,