Un matin de 1969 à Boissy-Saint-Léger
Le 14 décembre 1969, l'ORTF retransmet l'inauguration du premier tronçon du réseau express régional, que l'on ne désigne pas encore par son acronyme. Cette première tranche ne relie pour l'instant que la ville Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne, à Nation, dans le XIIe arrondissement de Paris. Un reportage dans la rame montre ses usagers : des hommes qui portent chapeau et peu de femmes. Promesse d'un «changement de vie» pour «des milliers de banlieusards». Les images s'attardent sur la station futuriste de Nation, qui donne le ton de ce changement. Mais il faudra attendre huit ans, le 8 décembre 1977, pour que la ligne devienne la colonne vertébrale est-ouest de la capitale et prenne le nom de RER A.
Ce jour-là, dans le JT spécial de Roger Gicquel, un fringuant Michel Chevalet fait le trajet chronomètre en main et superlatifs en bouche. Il part de La Défense, dans les Hauts-de-Seine, pour rejoindre Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne. «Nous sommes à 100 à l'heure et effectuons la traversée de Paris en un temps record!», «le miracle du RER!». Sur le plateau, Roger Gicquel parle d'une réalisation «sans équivalent dans le monde».
Il n'avait pas tort. Aujourd'hui, les 109 km du RER A sont devenus l'une des lignes de transport en commun les plus fréquentées de la planète. Ce que Cyril Condé, le directeur actuel, appelle «une ligne millionnaire». En semaine, cet axe qui amène le