La Coudraie est une petite cité HLM constituée de quelques barres décaties aux trois quarts vides, perdue aux confins de l’Ouest parisien. Une sorte d’excroissance urbaine malheureuse de la ville de Poissy (Yvelines), coincée sur un plateau entre deux autoroutes et des terres agricoles, séparée de Poissy par un vallon forestier. Le terminus de la ligne A du RER est à plus de 3 km au-delà de ce vallon. Paris à 25 km.
Il y a encore quatre ans, ce quartier délaissé par les pouvoirs publics était parti pour être rayé de la carte, ses immeubles rasés et ses habitants dispersés comme des moineaux vers d’autres cités dans les environs. Car l’ancien maire de Poissy avait d’autres projets : libérer ici du foncier pour un hôpital, afin de pouvoir installer un peu plus loin l’un des plus grands centres commerciaux d’Europe.
Aujourd’hui, La Coudraie est toujours debout et est en passe de devenir un projet exemplaire de rénovation urbaine. Réussissant notamment là où ces grands programmes lancés en 2003 par Jean-Louis Borloo pêchent si souvent : l’adhésion et la participation des habitants. A La Coudraie – c’est une première en France –, les habitants ont été officiellement intégrés au comité de pilotage décisionnaire du projet.
La convention signée entre l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), la commune de Poissy, l’Etat, les bailleurs sociaux et les maîtres d’ouvrage prévoit que les habitants soient «intégrés comme partenaires à part entière». Ils participent à toutes les p