A peine 8 heures du matin. Il fait nuit. D’un côté de la route, une forêt encore plongée dans le noir ; de l’autre, un quartier de pavillons aux fenêtres allumées. Devant, une file ronronnante et ininterrompue de voitures qui roulent au pas, toutes dans le même sens. Sur les routes avoisinantes, le même embouteillage qui regarde Paris, 20 kilomètres plus loin.
La zone pavillonnaire du Bois-Clary, à cheval sur les communes de Boissy-Saint-Léger et Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, est l’une des franges urbaines sud-est de l’agglomération parisienne. Le bout de la ville, le début de la campagne. C’est depuis ces frontières plus ou moins nettes que s’amorce chaque matin le grand basculement quotidien de population entre l’est résidentiel, où les gens vivent, et l’ouest économique, où ils travaillent. Un déséquilibre, caractéristique de la plupart des agglomérations, qui prend une ampleur unique en Ile-de-France, du fait de la pression immobilière, de la taille de la région et du nombre d’habitants.
Boissy-Saint-Léger, terminus historique Est de la ligne A du RER parisien, est l’une des portes d’accès de ce monde pendulaire. Cette ville de 16 000 habitants a vu sa population multipliée par quatre depuis le début des années 60. Les gens sont venus de l’intérieur de l’agglomération parisienne, poussés toujours plus loin par les prix de l’immobilier. Mais aussi des communes plus rurales autour de Boissy, dans le but de se rapprocher des axes de transports. Enfin, depuis plusieurs