Après les difficiles années Sarkozy réduisant les moyens et la formation des enseignants, une « refondation » de l’école semblait s’imposer autour d’une large consultation tant il va de soi que rien ne peut se faire sans le consentement des enseignants. De cette grande consultation sont issus des projets relativement modestes puisqu’ils ont soigneusement évité tous les points qui pouvaient déclencher des blocages et des conflits : rien ou pas grand-chose sur le service des enseignants, sur leur formation puisqu’il semble que l’on revienne aux IUFM sous une formule à peine différente, sur l’affectation des enseignants dans les établissements, sur le statut des classes préparatoires, sur le baccalauréat… Instruits par l’expérience historique, les responsables ont soigneusement évité tous les sujets qui pourraient fâcher.
Cette situation est d’autant plus choquante que personne n’ignore les faiblesses de notre système : inégalités scolaires excessives, taux d’échec et de décrochage inacceptables, perte de confiance des élèves, démoralisation d’une profession enseignante qui a du mal à recruter… Les pays qui obtiennent de meilleurs résultats ont eu la capacité de se réformer, or nous en semblons incapables en dépit des bonnes volontés et du sentiment d’urgence. Avons-nous perdu toute capacité politique en matière d’école ? La question doit être posée sans détours.
> Quelle école idéale pour l’Europe ?
Samedi 2 février de 10h à 11h30
Avec François Dubet (sociolog