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Le raccrochage c’est long, fragile, mais possible

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Événementsdossier
Marie-Cécile Bloch a co-fondé le Collège Egalitaire pour Tous (Clept). Elle sera à Grenoble le 1er février et livre une première contribution au débat "Décrochage scolaire : à quoi se raccrocher ?"
Marie-Cécile Bloch. (DR)
par Marie-Cécile Bloch, co-fondatrice et coordinatrice du Collège Egalitaire Pour Tous (Clept)
publié le 28 janvier 2013 à 0h42

A quoi doit, à quoi peut, se raccrocher un établissement public comme le Clept, Collège Lycée Elitaire Pour Tous, pour atteindre les objectifs fixés par son cahier des charges : permettre à tout jeune de 15 à 23 ans, en rupture scolaire avérée depuis six mois jusqu’à quatre ou cinq ans et souhaitant reprendre un itinéraire scolaire, de raccrocher durablement aux études ?

Durablement car depuis un peu plus de 12 ans, l’aventure du Clept avec les centaines de jeunes qui ont choisi de la partager, nous a permis de valider une de nos hypothèses initiales : le raccrochage scolaire porteur de réussites est un processus long, fragile, très rarement réglé en quelques semaines voire en quelques mois.

Pourquoi ces réussites visées exigent-elles un temps long pour se réaliser

D’abord, parce que, pour une proportion importante d’entre eux, il ne s’agit pas de raccrochage mais d’accrochage : jusqu’alors, quels que furent leurs parcours antérieurs (collège, collège segpa, centre d’apprentissage, lycée général, technique ou professionnel, etc…) jamais ils n’avaient accepté et fait leurs, voire seulement perçu, les enjeux de l’Ecole.

Ensuite parce que pour ceux qui auraient à raccrocher vraiment, le renversement des postures, des habitus, la reconquête de la confiance envers une institution et les adultes qui l’incarnent, et en leur capacité d’apprendre prend beaucoup de temps : couturés de cicatrices, il leur faut pas à pas (re)construire un nouveau rapport aux savoirs et aux apprentissages da