Souvenons-nous des années 2000. En France comme ailleurs, la protection de l’environnement n’est plus seulement un sujet de préoccupation majeur des citoyens, alimentée par la brutalité des premières conséquences du dérèglement climatique. Sous la poussée des associations écologistes et de la société, la présidentielle de 2007 acte l’environnement comme thème politique à part entière, indissociable de l’avenir de l’humanité.
Un retournement à revers de l'Histoire
C’est le grand rattrapage du monde politique sur la société. Sitôt élu, Nicolas Sarkozy lance son mandat en conduisant à marche forcée le Grenelle de l’environnement. Sur la scène internationale, les chefs d’Etat se sont donné rendez-vous à Copenhague pour sauver le climat. La mobilisation citoyenne est mondiale.
Et patatras ! La négociation climatique capote. Le Grenelle sort vidé de sa moelle de la lessiveuse administrative et parlementaire. Le développement devient renoncement durable avec la célèbre formule de Sarkozy : «l'environnement ça commence à bien faire». On ne retrouve pas en 2012 la dynamique électorale des écologistes aux européennes de 2009.
Ce retournement intervient à revers de l’Histoire. Car nous sommes passés à un nouveau cycle de l’écologie, celui de l’action et des choix. La protection de l’environnement n’est plus seulement une grande cause nationale contre une catastrophe extérieure.
Elle oblige à repenser notre modèle de développement. Elle bouscule les intérêts et les rentes industriels, les conservatismes économiques et s